J’adore les connections. C’est l’un des intérêts du voyage : relever ce qui est similaire et ce qui diffère…Depuis longtemps je pense faire des posts à thème pour connecter des concepts similaires glanés autour du monde. Je me lance avec une petite revue des cultures en terrasses.
Nature+Culture+Pente = Terrasse
Nature façonnée par la Culture, les champs en terrasse sont une ode à la civilisation avec la force esthétique d’un paysage naturel…
J’aime la montagne et l’agriculture, les terrasses sont un de mes paysages préférés. Partout ou la pente rencontre l’agriculture, on finit par trouver des terrasses… Voici une petite collection de nos visites de cultures en terrasses.
Thailande
Chiang Mai
C’était une des mes plus grandes excitations lors de mon premier grand voyage, en 2011 en Thailande… Mais les rizières à plat autour de Chiang Mai sont assez simples et nous n’y sommes pas restés longtemps.

Lors d’un autre séjour d’un mois en janvier / fevrier 2018 découvert d’autres terrasses sur les hauteurs de chiang mai (surtout maraîchères)
[photo chiang mai voir dossier]
Pai
Découverte 2018 : la région de Pai offre des terrasses de pente modérée, des paysages fleuris… souvents embrumés en saison humide… des atmosphères très romantiques qui attirent les artistes thais et asiatiques. Cela nous donne envie d’y revenir car en janvier le paysage était desséché.
Le « canyon » de Pai est une endroit intéressant à arpenter en cette saison sèche.
Enfin plusieurs endroits portent un nom avec « Jikko » ce qui ne peut que nous ravir.
[photos Jikko]
Dormir : ?
Manger : au bord de la rivière (River Corner) ou en hauteur (Puri Pai Resort)
Café : un bon aperçu du potentiel hypstero-bohème de Pai au café Art Farm Studio (mais ne pas s’attendre a un café « 3è vague »)
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Mae Rim ?
Bali
En 2014 enfin l’occasion de voir des rizières world class ! Nous avons visité 2 fois Jatiluwih et littéralement vécu et travaillé dans les rizières de Canggu.
Le système d’irrigation et le climat de Bali permettent 2 à 3 récoltes par an. Il est donc facile d’y observer plusieurs stades des rizières.
La pente et le dénivelé y sont bien plus importants qu’en Thailande et Jatiluwih offre une grande superficie sous la protection de l’UNESCO.
À Ubud le système est moins monocultural et évoque une permaculture sans le savoir. Café, cacao, fruits, légumes, épices… côtoient les rizières et la rivière…
À Sidemen on peut se reposer autour d’une grande rizière relativement plate, ou explorer sa topographie complexe. Sur les pentes alentours on cultive le clou de girofle… qui sèche sur la route en été.
Suisse
Nous sommes restés 3 mois aux portes du Lavaux (à l’est de Lausanne) autour de la saison des vendanges, quand les feuilles passent de vert à or avant de tomber, faces aux montagnes du Chablais et en balcon sur le Lac Léman.
Comme Jatiluwih, ces coteaux ont été exploités en terrasse depuis des siècles (2000 ans ?). Les villages médiévaux qui parsèment le vignoble en témoignes. Certaines bâtissent agricoles ont vu passer des centaines de vendanges…
La région bénéficie d’un microclimat intéressant sur ce coteau exposé plein sud proche de la fameuse riviera suisse (Montreux…), face à l’agglomération d’Evian, plus fraiche sur l’autre rive.
L’avantage de la Suisse pour la randonnée : son réseau ferroviaire dense et confortable qui permet de randonner plus loin et rentrer (ou partir) en train.
VietNam
Ha Giang
Lors d’un séjour à Hanoi, nous souhaitions visiter les régions rurales du Nord Vietnam. Nous avons donc dédié un week end à ce petit voyage. Malheureusement Sapa semble avoir été excessivement développé pour le tourisme. Nous avons choisi de visiter la région d’Ha Giang qui reste plus calme.
Ha Giang offre des rizières magnifique et sans aménagements touristiques. L’économie n’y est pas largement tournée vers le tourisme. Espérons que cela continue et pour se faire choisissons des modes de tourisme moins disruptifs. Pour notre part nous avons choisi 2 jours de trekking avec Jungle Man et nous étions logé par la famille de Mr Thien. Le ratio hôtes / guides / visiteurs nous a paru optimal ; en fait nous étions 2 visiteurs et avons randonné avec l’hôte + le guide :). Le homestay accueillait environ 3-4 autres visiteurs. Meme de cette façon, les coûts restent abordables et le confort est suffisant. Le choix de la marche préserve la fragilité des chemins et la tranquillité des lieux (sans parler es bénéfices personnels de la marche). Cette formule en très petit groupe guidé, logement en maison d’hote et marche à pied semble un très bon formule pour un tourisme soutenable qui ne détruit pas ce qu’il est sensé découvrir. Cela rejoint notre expérience dans le désert d’Atacama avec 1 guide pour 3 visiteurs. Comment développer cette approche et combler les aspirations à la découverte (ou à la consommation…) de chacun ? (à mesure que le pouvoir d’achat de centaines de millions d’individus s’envole) L’industrie du tourisme va devoir se réinventer…
Les habitants appartiennent à diverses des minorités culturelles (avec une diversité d’architecture, langues, vêtement… à découvrir) ce qui est une réalité inhabituelle pour des occidentaux élevés dans le contexte des états nations.
Nos hôtes appartenaient à l’ethnie Tay ; nous avons pu vérifier grâce au trilinguisme de Chonticha que les mots pour les nombres comme les noms d’animaux et de cucurbitacés n’ont pas changés au fil des siècles. Cela nous a donné la curiosité d’étudier les migrations des langues et ethnies Thais (qui sont passés par le Tonkin avant de prospérer au Siam).
Les traditions agricoles et culinaires locales méritent d’être explorées, notamment le thé vert, le happy water (alcool de riz fermier) et bien sur le riz. La consommations des produits de la jungle est aussi très importante pour les villageois. Ramasser les pousses de bambou dans la jungle et les déguster le soir… tout bête mais tellement satisfaisant.

Les terrasses elles même occupent une grande surface avec un beau dénivelé et une pente impressionnante. L’irrigation est moins pointue qu’à Bali mais les rizières sont presque aussi soignées. Le mois de Mars offrait de beaux paysages malgré l’absence de riz dans la plupart des parcelles. Attention au brouillard qui reste imprévisible…
Ninh Bihn
En Mai 2015 nous avons visité Ninh Bihn dans le delta du fleuve rouge mais les terrasses y sont très plates.
[photo]
Japon
- arashiyama
- villa impériale shugakuin
à suivre…
Whats’next
- Peru : les terrasses du Machu Pichu… un rêve d’enfance
- Valais : toujours en suisse, plus de pente, plus de dénivelé… les observer depuis l’autoroute ne suffit pas
- Autriche : les terrasses modernes de Sepp Holtzer, pape de la permaculture en pente
- Vietnam il reste de nombreux endroits à visiter, notamment des gorges très pentues près de la frontière chinoise.
- Yunan : apparement similaire aux rizières de Ha Giang mais des superficies immenses.
- Japon, Taiwan, Laos, Italie… ? à explorer.
- Les terrasses du rhone vers Tain l’ermitage (France, Drôme), aperçues lors d’un week end dans la région
Ressources
- https://www.persee.fr/doc/medit_0025-8296_1990_num_71_3_2679